dimanche 5 novembre 2017

La Voleuse de Livres - Markus Zusak

La cigarette est un clin d'oeil au livre
Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée. Est - ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ou bien sa force extraordinaire face aux événements ? A moins que ce ne soit son secret... Celui qui l'a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres...




The Book Thief (2005)
Auteur : Markus Suzak
Éditeur : Pocket
Parution : 2005
Pages :632
EAN-13 : 9782266175968




 J'ai lu ce livre dans le cadre d'une Lecture Commune avec AmySunday sur Livraddict. 
avant même de savoir de quoi parlait le roman, le titre m'a tout de suite intrigué. (après la voleuse d'hommes, la voleuse de Livres !!) Je pensais au départ que ce livre était de genre fantastique, mais il s'avère que non. Si ce n'est la narratrice qui n'est autre que La Mort en chair en os (ou plutôt en mot, je ne sais pas à quoi elle ressemble exactement) l'histoire est on ne peut plus réaliste et bouleversante. 

Encore un livre sur la Seconde Guerre Mondiale, vous êtes peut-être en train de penser. Ca suffit, on nous rabat les oreilles avec cette guerre, je n'en peux plus de lire des livres du genre. Soit. Mais arrêtez-vous quand même un instant, car ce livre vaut le détour. Oh que Oui ! Tant par le sujet traité qui sort de l'ordinaire, que par les personnages et l'humour parfois acerbe au milieu de la dureté de la vie.
tout est à prendre et je ne sais pas réellement par quoi commencer, je ne sais pas jusqu'où aller sans trop vous en dire, sans trop vous en révéler. Commençons par la forme alors ...



Ce livre m'a ébloui, l'auteur sait jouer avec les mots, on sent qu'il les admire et il arrive à nous apporter un livre original, car en plus des mots on retrouve des petites apartés et des illustrations, des illustrations maladroites et qui sont d'autant plus belles car faites par les personnages. 
En voici un exemple :



Mais c'est également le choix du narrateur, la Mort donc, qui est d'une finesse et d'une ironie parfaite. Car qui de mieux que la Mort pour nous parler de la guerre, mais pour nous parler aussi de la vie. Car c'est de ça que parle ce livre, comment les gens essaient de survivre, comment se mêlent désespoir et espoir, saleté et propreté, la pourriture des hommes et leur grande âme.  
Les petits mots allemands sont un plus immersif à l'histoire 
Cela permet aussi à Markus Zusak de faire des pas de côtés, de nous présenter une histoire pas tout à fait linéaire et de nous faire croire qu'on est à l'abri, que l'on ne va pas pleurer, que l'on ne sera pas atteint et touché en plein coeur ... Oh mais quelle douce illusion qui ne dure qu'un temps car très vite les péripéties nous rattrapent et l'on ne peut oublier les personnages de ce roman ... 
Je pense que je ne les oublierai jamais. Je les ai vu vieillir ou grandir, pleurer et rire. Ils m'ont touché, ils m'ont accompagné pendant ces quelques semaines de lecture, et je voulais pas leur dire au revoir. 
Rudy, le petit garçon aux cheveux citrons, si drôle et nonchalant que si j'avais eu quelques années en moins j'aurais sans doute été amoureuse de lui. Il arrive toujours à redonner le sourire et c'est une bouffée d'oxygène sous l’oppression nazie, et pendant tout le livre une seule question me taraudait : Aura-t-il son baiser ? 
Hans, le père rêvé, qui m'a beaucoup fait penser à Atticus pour ceux qui ont lu Ne Tirez pas sur L'oiseau Moqueur, un homme droit, juste, pauvre d'argent mais riche de coeur. qui respecte sa parole et tous les hommes. Qui ira jusqu'à écourter ses nuits pour aider sa fille adoptive, et bien plus...
Ilsa, cette femme brisée, si fragile qu'on ne peut que vouloir la prendre dans ses bras. 
Rosa, une explosion de couleur et d'insultes, c'est avec elle que j'ai eu le plus de mal, elle est grossière et elle frappe Liesel alors que celle-ci n'est qu'une enfant. Mais il faut remettre les choses dans son contexte historiques, et très vite ça disparait pour laisser place à une seule certitude : Si jamais je me retrouve dans une situation périlleuse, c'est à elle que je ferai appel ! Je ne comprenais pas ce couple Rosa/Hans au départ, et puis à un certain moment de ma lecture, c'est devenu comme une évidence. 
Max, le lutteur qui ne porte pas ce surnom par hasard, des cheveux d'ange et un coeur vaillant. 
et bien sûr Liesel, adorable petite Liesel, qui a tant vu la Mort, et qui a toujours su se relever, et devenir plus grande, plus forte ; ma petite secoueuse de mots préférées, sans qui cette histoire n'aurait pas existé ! 

 
« On dit que la guerre est la meilleur amie de la mort, mais j'ai une autre opinion là-dessus. A mes yeux, la guerre est comparable à un nouveau patron qui attend de vous l'impossible. Il est là sur votre dos, à répéter sans arrêt : « Il faut que ce soit fait, il faut que ce soit fait. » Alors, vous mettez les bouchées doubles. Et le travail est fait. Pour autant, le patron ne vous remercie pas. Il vous en demande encore plus. »


L'histoire ne m'a pas tout de suite transportée, pour une simple raison : Les passages dans le futur proposé par la narratrice me donnaient l'impression d'être spoilée. Et puis petit à petit, je me suis rendue compte que ce n'était pas le cas, qu'au contraire c'était inventif, et cela permettait de redouter certains moments et d'en attendre d'autres. Cela tient en haleine et crée du suspens. Cela reste cependant, le tout petit bémol que je vois à cette histoire !
 J'apprécie énormément l'importance donner à la lecture, à la transmission, aux livres et aux mots. Que ces mots soient utilisés à bon ou mauvais escient d'ailleurs. Cela m'a fait penser à un court essai de Neil Gaiman sur l'importance des livres et des bibliothèques. La passion des livres, l'importance, la nécessité même des écrits, leur pouvoir.
Et puis la fin m'a retourné la tête, complètement. Je ne m'y attendais pas du tout, et je n'ai actuellement plus de larmes à ma disposition ... du moins jusqu'à une prochaine lecture ;) 


« Lorsqu'il s'immobilisa, son ombre resta là, gigantesque, dans son dos. Elle observait. Il y avait toujours quelqu'un qui observait »

En bref, je vous recommande ce livre, même si vous n'êtes pas fan de romans de Drames Historiques, en tant qu'amoureux(ses) de la lecture, vous ne pourriez qu'apprécier !

« Elle revoyait la lueur des flammes sur le visage couleur coquille d’œuf de Max et elle avait même dans la bouche la saveur humaine de ses paroles. Il relatait les épisodes de sa survie par lambeaux, comme s'il taillait chacun d'entre eux dans sa propre chair et les présentait sur un plateau. »


AVIS DE AMYSUNDAY 

J'avoue avoir eu du mal à m'endormir tant ce livre me trottait dans la tête, j'ai même été obligé de me poser devant mon portable et d'écrire mon avis pour m'exorciser un peu de toutes ces émotions que m'a fait ressentir ce livre. (...)
Je ne suis pas très sensible en général, peu de livres ont réussit à me tirer une larme (je pense que seuls 3 ou 4 romans ont vraiment réussi et dans ceux-là je compte Avant toi de Jojo Moyes et Nos faces cachées d'Amy Harmon). Néanmoins, je dois avouer que je n'ai pu retenir mes larmes en lisant la fin de La Voleuse de Livres.
Cette histoire nous fait découvrir la Seconde Guerre Mondiale à travers les yeux de la Mort mais surtout à travers les yeux d'une petite fille allemande, Liesel, qui se fera surnommer "La voleuse de livres". Et je dois avouer qu'au début de ma lecture, je n'appréciais pas particulièrement cette jeune fille, elle était trop sauvage et turbulente mais ce que j'ai du oublier lors de ma lecture c'est que les enfants sont souvent turbulents au début, ceci étant dû à leur innocence, et qu'en grandissant ils se calment (enfin pour la plupart) et ils mûrissent. C'est d'ailleurs ce qu'il s'est passé avec Liesel puisqu'au fil des pages elle grandit et gagne peu à peu en maturité ce qui fait que je l'ai peu à peu apprécié moi aussi ! Comme presque tous les personnages de ce livre d'ailleurs qui sont tous attachant à leur manière. Rudy est un personnage que j'ai aimé dès son apparition, et par "aimer" j'entends que je suis un peu tombée amoureuse de lui. Ce garçon est une perle, et plus on suit son histoire auprès de Liesel, plus on l'aime notre "Jesse Owens blanc". Mais Rudy n'est pas le seul homme que j'ai aimé dans cette histoire, il y a aussi Hans Hubermann, dit "Papa", que j'ai aimé comme si c'était mon père (et Dieu sait comme j'aurais aimé qu'il le soit) ainsi que Max, une personne que j'assimilais comme le grand frère parfait. Ces deux personnages m'ont ému et leur relation avec Liesel est belle et touchante.
Bref je ne vais pas parler de tous les personnages parce que ce serait bien trop long mais ils sont tous spéciaux et tellement profonds que j'avais l'impression que ce n'était pas que des personnages de fiction.
Concernant l'histoire et l'écriture, j'ai été quelque peu déstabilisée au début de ma lecture, ce livre s'éloigne de mes habitudes de lecture et puis le fait que ce soit la Mort qui raconte l'histoire ajoute une touche d'originalité et même parfois d'humour dans cet univers sombre. De plus, l'histoire m'a fait me poser beaucoup de questions qui, bien évidemment, demeureront sans réponse puisqu'elles ne concernent pas l'histoire du livre en elle-même mais la psychologie d'un certain personnage qui est allé jusqu'à tuer des millions de personnes à cause de ses idéologies. L'histoire est dur tout en étant raconter avec de la douceur et une pointe d'humour. La Mort est une belle narratrice et elle nous emporte dans un monde de joie et de tristesse, un monde bien réel où la guerre fait rage et où la Mort nous apprend la vie.
Bien évidemment, si vous n'avez pas lu ce livre, je vous le conseille fortement, car pour moi c'est un coup de coeur ! (Ce qui est assez rare je dois l'avouer)

Avez-vous lu ce livre ou vu le film ? 
Qu'en avez-vous pensé ?
Un livre sur la Seconde Guerre Mondiale à conseiller ?  


4 commentaires:

  1. Très jolie chronique qui donne envie de lire le livre, bravo !
    Pour moi, le livre qui traite de la seconde guerre mondiale et qui m'a énormément touche est Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay. Ce livre m'a hanté pendant des semaines, il m'a littéralement bouleversé...

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    1. Merci beaucoup pour ton gentil commentaire, ça me touche réellement d'autant plus que c'est un livre qui m'a autant plu !

      Oh oui j'ai adoré lire Elle s'appelait Sarah, je l'avais pris par hasard dans un magasin d'occasion et ça a été un vrai coup de coeur aussi ! (je compte faire un petit top de mes incontournables de la Seconde Guerre Mondiale et il sera dedans c'est sûr !) (La gaieté ahah)

      Au plaisir d'échanger avec toi et si jamais tu lis la Voleuse de livres, n'hésite pas à me donner ton avis ;)

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  2. J'avais adoré, j'ai vu le film aussi que j'ai trouvé très bien adapté.

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    1. J'attends un peu pour voir le film, je suis souvent déçue quand je regarde une adaptation juste après avoir lu l'original !

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